3 jours de randonnées à Montezuma au Costa Rica

À la découverte de Montezuma sur la péninsule de Nicoya, Costa Rica

La péninsule de Nicoya est surtout connue pour la ville de Santa Teresa et le surf, nous recherchions plutôt des endroits moins touristiques et plus authentiques durant ce voyage. Nous avons fait le choix de nous diriger vers le village de Montezuma (qui plus est, est moins dispendieux), se situant à mi-chemin de deux centres d’intérêts pour randonner qui sont la réserve de Capo Blanco et La réserve faunique de Curu.

Jour 1, Montezuma

C’est parti pour un road trip depuis Samara direction la province de Nicoya se situant sur la péninsule est du Costa Rica. Nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de cette nouvelle aventure et de quitter pour la première fois les environs de Samara. Pour découvrir un bout de cette province, nous ne voulions pas nous rendre à Santa Teresa; étant plutôt à la recherche d’endroits plus isolés. Nous avons d’ailleurs croisé plusieurs voyageurs, nous déconseillons de nous rendre à Santa Teresa; celle-ci, bien que présentant des spots de surfs reconnus, semble être devenu une devanture américanisée et hors de prix du Costa Rica. Nous avons porté notre choix sur le village de Montezuma, se situant à l’interface de plusieurs centres d’intérêts.

C’est ainsi que le vendredi à 11 h, nous sommes partis au volant de notre bolide pour cette aventure. Après 3 h 15 de trajet, de routes plutôt convenables si on fait abstraction de la traversée d’une rivière ou deux et de ponts plus ou moins rudimentaire. Nous songeons que lors des périodes de moussons, le paysage doit être bien différent et certaines routes impraticables.

Après une petite pause sur la route, nous arrivons vers 15 h à Montezuma. Sans même être descendu de notre voiture, nous sommes charmés par ce village aux allures hippies. Plusieurs panneaux dans la ville sont de simple pancarte de bois écrit à la peinture. Une ambiance particulière et différente des alentours de Samara se dégage déjà. N’ayant qu’un week-end, nous avons fait le choix de dormir dans le centre du village et être dans le cœur battant de Montezuma, ce que nous n’avons pas regretté !

Nous entreprenons de marcher le long de la plage sinueuse. Cette plage recèle différentes courbes donnant lieu à une ballade insolite traversant paysage de sables, de roches et entrecoupé de portions de jungle. Au cours de notre ballade, nous rencontrons nos premiers ‘’ Sapajou Capucin ‘’ , la deuxième race de singe du Guatemala. Des petits singes bien malicieux qui se battent et se poussent au milieu des branches. Nous nous perdons ainsi pendant plus d’une heure dans les détours de cette jolie balade, l’heure dorée venant colorer ce paysage.

Nous nous posons sur la plage, dégustant une bière fraîche face à l’océan prenant des teintes de roses et de violets. La lune apparaissant au-dessus des vagues. Nous nous sentons chanceux de pouvoir contempler ce paysage.

Au gré du vent, différentes bribes de France résonnent à nos oreilles. La communauté française semblant particulièrement présente dans ce coin de pays. Nous décidons d’engager la conversation avec un groupe de 4 autres français, qui à notre grande surprise, sont aussi originaires du sud-ouest de la France et du même secteur que moi. Parfois même bien loin, c’est notre région qui nous rattrape ! Heureux de cette rencontre, nous partageons une soirée au clair de lune sur la plage, à l’autre bout du monde, parlant de la région de mon enfance sous les auspices de l’accent chatoyant du sud-ouest.

Jour 2, Capo Blanco

Il est 7 h 30 du matin, nous prenons la direction de Capo Blanco. Un parc naturel qui a été longtemps fermé aux randonneurs pour sa préservation. La route pour s’y rendre longe des paysages de mers et donne la sensation d’un agréable goût de vacance.

Nous choisissons le chemin le plus long, mais aussi le plus populaire de 10 km au total. À peine quelques pas sur le chemin et nous nous retrouvons au cœur de la jungle. Des arbres de toutes tailles s’entrecroisent, les lianes aux formes improbables s’entremêlent entre elles. Nous sommes alors entourés d’innombrables bruits en tout genre : feuilles qui tombent, oiseaux qui chantent, craquements des arbres, bruissements des papillons bleus et bien d’autres bruits inconnus. Nous espérons avoir la chance de pouvoir apercevoir quelques animaux; après quelques montées sous la chaleur humide qui nous enveloppe, nous sommes rapidement en sueur.

Au bout de 4 km, nous commençons à entendre le clapotis des vagues quand nous entendons un bruit distinct, nous scrutons alors dans les feuillages et notre regard rencontre au loin celui d’une biche qui continue son chemin. Nous reprenons notre souffle, nous entendons le bruit de la mer se rapprochait de nous ou plutôt nous qui nous rapprochons d’elle. C’est alors que nous tombons nez à nez avec une plage sauvage, de sable et de cailloux blancs où semble se détendre un bon nombre de pélicans juché en haut des arbres et dans l’océan. L’eau est turquoise et calme. Nous savourons pleinement cet endroit paisible avec les quelques aventuriers qui ont, eux aussi, traversés cette randonnée dans la jungle pour arriver à ce saint Graal. Nous faisons la rencontre avec un iguane, pas farouche, qui prend un bain de soleil.

Après 2 h de détente et après avoir repris des forces, nous entamons le chemin en sens inverse. Malgré le dénivelé et la sueur, le retour nous apparut assez rapide, plongés dans différentes discussions écologiques (le lieu n’étant pas innocent dans l’inspiration cette thématique).

Sans crier garde, au détour d’un virage, nous voyons à quelques mètres un agouti ponctué; cet animal de la famille des rongeurs à tout de même la taille d’un petit chien. De mon côté, c’est un éventail d’émotions qui me saisissent. Je n’avais jamais vu cet animal de ma vie et tombés ainsi dessus en pleine jungle procure un mélange magique d’émotions (certes, il faut dire que je suis quelqu’un de très sensible et qui m’émerveille facilement). Nous restons un long moment, à juste l’observer, jusqu’à ce que ce dernier continue son chemin comme si de rien était, disparaissant peu à peu dans un épais feuillage. Cet animal est vraiment attendrissant.

Nous reprenons le chemin, heureux de cette rencontre inopinée. Nous arrivons à la fin du sentier, à quelques mètres de nos véhicules, quand surgit devant nous, un coati à nez blanc. Il s’agit d’un animal de la famille des ratons laveurs qui me fait, pour ma part, penser à un croisement entre un lémurien et un raton laveur. Je rêvais de pouvoir observer ce petit animal au Costa Rica ! Durant 2 longues minutes, celui-ci nous a laissé l’observer marchant au pas, avant de retourner tranquillement en direction de la forêt.

Il est maintenant 15 h, après cette journée bien remplie en émotions, nous décidons de regagner le village et prendre un peu de repos à la plage principale de Montezuma.

Première rencontre avec des bébés tortue

Nous avions appris grâce aux français que nous avions rencontré la veille, qu’une association œuvrant à la protection des tortues avait élu domicile à l’extrémité de la plage principale. Nous décidons de nous y rendre dans l’espoir de pouvoir peut être avoir la chance de voir une petite tortue. La bénévole nous explique que pour le moment aucun œuf n’a éclos pour aujourd’hui mais de rester dans les environs, ne sait-on jamais. N’y croyant pas trop, nous décidons de nous installer près du local et d’en profiter pour se reposer un peu. Une heure après, je retente ma chance, et j’apprends alors qu’une dizaine de bébés viennent de pointer le nez hors de leurs coquilles !

Nous assistons alors aux premiers pas de ces petites tortues appartenant à la famille des tortues Tora, une des deux races de tortues venant pondre sur la plage de Montezuma. C’est avec un grand émerveillement que nous découvrons ces petites tortues tracées leur chemin en direction de l’océan. C’est un moment vraiment émouvant, car nous pouvons nous rendre compte de toute l’énergie que cela leur demande, leurs nageoires se collant sur le sable mouillé venant lourdement ralentir leur parcourt. Après une dizaine de minutes de cette course effrénée, une vague viendra enfin les emporter vers les profondeurs de l’océan. Nous nous sentons réellement chanceux d’avoir assistés à cet instant magique et hors du temps.

Pour l’histoire, nous avons pu échanger quelques mots avec une des bénévoles. Celle-ci nous a expliqué qu’en moyenne une seule tortue sur 1000 parvient à survivre jusqu’au moment de retourner pondre sur la plage de leur naissance ! Un des moments les plus délicats est justement lorsqu’elles éclosent et entreprennent leur course vers l’océan. Elles peuvent se faire attaquer par des prédateurs comme les oiseaux ou les crabes, elles sont alors très exposées. L’objectif de l’association est de veiller sur les tortues durant ce moment délicat et ainsi pouvoir leur venir en aide de manière respectueuse. De plus, c’est sans compter le braconnage des œufs qui lui aussi vient faire baisser le taux de survie des tortues. En effet, les œufs de tortues se revendent chers (1 dollar l’œuf sachant qu’un nid peut en contenir 100). Ainsi, l’association s’assure nuit et jour de la sécurité de ces petits animaux marins.

Jour 3, Réserve faunique de Curu

Pour ce dernier jour de notre périple sur la côte de Nicoya, nous remontant la côte direction la réserve faunique de Curu. Nous nous acquittons des droits d’entrées et après avoir pris les informations générales, nous nous avançons sur les sentiers. Nous sommes agréablement surpris par ce premier contact avec la végétation qu’offre cette réserve, celle-ci est bien différente de celle de Capo Blanco. elle nous semble plus diversifiée, et offre des paysages à la fois de mangroves, de palmiers et d’océans. Initialement nous ne pensions faire qu’un seul sentier et emporté par la magie de cette flaure diversifiée nous avons décidé de rallonger cette expérience en prenant un sentier supplémentaire. Le terrain est nettement moins vallonné qu’à Capo Blanco, et donc accessible même aux marcheurs moins expérimentés.

Nous avons rencontré une multitude d’animaux : une dizaine d’agoutis ponctués, plusieurs bandes de capucins, des singes hurleurs du Guatemala, des iguanes à queue épineuse noire, mais aussi 4 biches. Ce qui est le plus étonnant, c’est que nous avons pu vraiment les observer de près.

Malheureusement la plage de Quesara, réputée pour sa beauté, était actuellement fermée pour sa protection. Cependant, la réserve recèle de nombreuses plages accessibles au cours des différents sentiers proposés.

C’est ainsi que se termine cette petite aventure de trois jours sur la cote de Nicoya, nous repartons des étoiles plein les yeux.

Suggestion
Comme nous repartions le dimanche après-midi, nous n’avons pas eu le temps de faire les cascades de Montezuma. Suite aux conseils de différents voyageurs, il est préférable d’y aller tôt le matin et ainsi éviter l’afflux de personnes en après-midi. Ces cascades de par leur gratuité sont très populaires.
Comme je vous ai expliqué un peu plus, nous avons fait le choix de ne pas aller à Santa Teresa pour des raisons personnelles. Cependant pour ceux qui disposent de plus de temps, cette ville est à seulement une quarantaine de minutes de voiture de Montezuma.

Bon plan et quelques informations

Prendre un hébergement à Montezuma, pour être au carrefour de multiples centres d’intérêts (40 minutes de Santa Teresa, 25 minutes de Cabo Blanco, 50 minutes de la réserve faunique de Curu). Bien que nous n’ayons pas été à Santa Tereza, Montezuma offre plus d’authenticité et surtout les hébergements y sont beaucoup moins dispendieux !

La réserve de Cabo Blanco : prix 13 dollars. Comptez pour les bons marcheurs 1h30 allé et 1h30 retour. Prévoir au minimum 1 litre d’eau pas personne, ( il n’y a pas d’eau potable sur le trajet ) ainsi que des collations pour profiter pleinement de la plage à l’arrivée sans avoir l’estomac dans les talons !

La réserve faunique de Curu : prix 15 dollars. De multiples sentiers entre 2 et 7 kilomètres jalonnent cette réserve. Il est aussi possible de réserver une nuit et d’assister aux phénomènes de planctons lumineux.

Le restaurant ‘’cocolores ‘’ à Montezuma. Il s’agit d’un petit restaurant offrant une terrasse intimiste avec vue sur la plage. Le lieu est atypique, construit tout en bois ce qui lui donne une allure de petite cabane qui se fond dans le décor. De plus, la nourriture y est excellente, j’ai dégusté des pates aux fruits de mers succulente et leur cocktail ‘’le frozen montezuma’’ à base de ‘’Guaro‘’, l’alcool national du Costa Rica, est à tomber par terre !

Nos coups de cœur dans la région
Assiter à la première marche de bébés tortues pour rejoindre l’océan à la plage principale de Montezuma. Si vous souhaitez faire du volontariat auprès de ces animaux marrins à Montezuma et ailleurs, c’est possible : https://www.servicevolontaire.org/mission-volontariat/fr/temoignage-de-gael-au-costa-rica/
La plage de Cabo Blanco, pour avoir la sensation d’être des explorateurs en pleine jungle qui découvre une plage presque déserte.